Le PDG de Rhodia récemment condamné à rembourser, sur ses propres deniers, l’indemnité de départ d’un de ses prédécesseurs donne le La. La justice fait front, comme le gouvernement, contre les parachutes dorés des dirigeants qui quittent les entreprises dans la tourmente avec des indemnités souvent absurdes.
Le Medef et l’Association Française des Entreprises Privées (AFEP) a publié en octobre dernier un « code de bonne conduite » qui met un terme aux indemnités records perçues par les patrons d’entreprises dont le bilan est mauvais. Ce code appelle la signature de tous les grands patrons d’entreprises. 25 d’entre eux présents au CAC 40 ont déjà signé cet appel sur les 700 entreprises françaises cotées concernées. Le gouvernement et le président de la république ont déjà mis en garde les réfractaires. Si ce code ne fait pas l’unanimité, un projet de loi sera présenté dès 2009 et nulle doute que celui-ci retiendra la majorité des suffrages, tant ces états de faits sont intolérable à l’ensemble des français.
Et c’est à la suite de l’appui du gouvernement et des mesures prises par le Medef et l’AFEP que le tribunal de Nanterre a rendu jugement le 3 décembre dernier en condamnant Jean-Pierre Clamadieu, patron de Rhodia, ainsi que Yves-René Nanot, son prédécesseur, à rembourser, de leur poche, les 2,1 millions d’euros d’indemnités de départ versées à l’ancien PDG du groupe Jean-Pierre Tirouflet en 2004. La condamnation mentionne les fautes de gestion qui ont conduit à ce versement, du fait, indu. Les deux condamnés ont fait appel et le jugement reste donc suspendu.
Mais la décision du tribunal reste et fait presque acte de jurisprudence. Suffisamment en tout cas pour attirer l’attention et amener de la raison dans les pratiques encore en cours chez les hauts dirigeants de grandes entreprises.
On voit ainsi certaines sociétés françaises déjà revoir ces pratiques, se rapportant ainsi au code de conduite du Medef et de l’Afep. Parmi celles-ci, on cite Thierry Breton, ancien PDG de France Telecom et ancien ministre de l’économie et des finances, qui ne bénéficiera pas de parachute doré, ou encore le PDG de Pernod Ricard qui a renoncé, dès la rentrée, à ses bonus qui se chiffraient à 4 millions d’euros. Une somme qui vient d’être refusée à l’ancien président du directoire d’Atos Origin, société de services informatiques, alors qu’il s’agissait de ses indemnités de départ contractuelles. Des décisions internes aux entreprises qui donnent l’exemple en regard des patrons de Dexia ou de la Société Générale qui ont renoncé à leurs parachutes dorés sous la pression du gouvernement.