Pour la Confédération française des Travailleurs Chrétiens (CFTC), la Journée de Solidarité revient à imposer aux salariés « un jour de travail supplémentaire non payé ». Le syndicat a adressé un courrier au nouveau Ministre du Travail Michel Sapin dans lequel il lui demande de mettre fin à cette obligation sociale.
L’an dernier, un syndicaliste avait déposé un recours devant le Conseil Constitutionnel pour contester la validité de la Journée de Solidarité dont il considérait qu’elle portait notamment atteinte au principe d’égalité de tous devant l’impôt.
Journée non équitable
C’est, peu ou prou, sur cette argumentaire que se fonde la CFTC pour réclamer la suppression pure et simple de cette Journée de Solidarité, en tout cas telle qu’elle a été instituée en 2004, dans l’émotion suscitée par le drame sanitaire de la canicule de 2003.
D’abord fixée chaque lundi de Pentecôte, cette journée de travail non rémunérée est, depuis 2008, est organisée selon le bon vouloir de l’employeur, mais elle reste obligatoire. Elle rapporte un peu plus de 2 milliards d’euros chaque année, une enveloppe affectée au financement de l’autonomie des personnes dépendantes.
Selon la CFTC, cette journée, dont la date varie désormais selon les entreprises, revient à « imposer aux salariés un jour de travail supplémentaire non payé ». C’est ce qu’elle explique dans le courrier qu’elle a adressé à Michel Sapin, ministre du travail.
La CFTC demande à l’exécutif de « mettre fin » à cette obligation, imposée aux seuls salariés. « Si un effort doit être fait pour la prise en charge des personnes dépendantes, celui-ci doit être justement réparti au sein de la collectivité nationale », estime le syndicat.