Selon une étude menée par l’Institut CSA, 42% des salariés du secteur privé victimes ou témoins d’une discrimination gardent le silence. C’est onze points de plus qu’en 2010.
Le sexe, la grossesse ou la maternité sont les deux premiers facteurs de discrimination au sein de l’entreprise. Suivent les préjugés basés sur l’apparence physique, l’origine ethnique, l’âge et même les activités syndicales, indique le dernier baromètre du Défenseur des droits réalisé par l’Institut CSA.
Le schéma de la discrimination va de haut en bas, dans la plupart des cas, c’est-à-dire qu’il part du supérieur hiérarchique vers un des ses subordonnés.
La bonne nouvelle, c’est que les faits de discrimination, s’ils se sont diversifiés, seraient en léger recul dans les entreprises : dans la fonction publique, la part des agents estimant en avoir été victimes reste stable à 26%. Dans le secteur privé, la proportion recule à 28%.
Ce qui est très inquiétant en revanche, c’est le silence grandissant qui entoure ces faits : selon l’Institut CSA, 42% des salariés du privé affirmant avoir été victimes de brimades ne « réagissent pas », une hausse de onze points par rapport à 2010.
Selon le Défenseur des droits Dominique Baudis, ce silence s’explique aussi par le contexte économique qui renforce la crainte de la perte d’emploi et fragilise les victimes.
« La fait qu’on le dise ou non tient à la situation de l’emploi, mais aussi à la façon dont les entreprises sont managées et dont les salariés ont accès à une parole sécurisée » a aussi estimé Jean-François Trogrlic, directeur du bureau de l’OIT pour la France.