La Société d’Aménagement Urbain et Rural (SAUR) regroupe des entreprises spécialisées dans les projets d’aménagement liés à l’eau. Son nouveau président exécutif, Michel Bleitrach aurait demandé au conseil de surveillance de l’entreprise un salaire fixe annuel de 200 000 €pour seulement deux jours de travail par semaine.
La Saur fait partie de ces entreprises non encore prise en compte dans la nouvelle règle salarial imposant au patron du secteur public un revenu maximum de 450 000 € par an : ce groupe, qui gère notamment la distribution de l’eau dans les collectivités locales et auprès d’industriels, compte parmi ses actionnaires un organisme public, Le Fonds stratégique d’investissement (FSI) qui détient 38% du capital.
Le plafonnement des salaires bientôt étendu ?
Le FSI n’étant pas majoritaire, la Saur n’entre donc pas (encore) dans les restrictions imposées par l’équipe ministérielle de Jean Marc Ayrault voulant que le patrons d’une entreprise gérée par l’Etat ne perçoive pas un revenu plus de 20 fois supérieur au salaire le plus bas dans la hiérarchie. Mais le gouvernement souhaiterait étendre la règle dans les entreprises où l’Etat, même minoritaire, a son mot à dire.
Dans ce cas, la demande de Michel Bleitrach, nouveau président exécutif de la Saur, serait, de par la loi, interdite : selon Le Monde, l’homme, qui a remplacé Joël Séché à la tête de l’entreprise, aurait demandé au conseil de surveillance du groupe un salaire fixe annuel de 200 000 € par an alors qu’il ne compte y travailler que « deux jours par semaine » en raison d’autres impératifs professionnels. A ce salaire s’ajouterait une « prime » ou « bonus » dont les modalités d’attribution n’ont pas encore été définies.
Rien n’a pour l’instant été signé concernant le montant de la rémunération de Michel Bleitrach indique le conseil de surveillance de la Société d’Aménagement Urbain et Rural (SAUR). Mais, selon ses calculs, le nouveau président gagnerait, proportionnellement au temps de travail consacré au groupe, plus de 450 000 € par mois.
Dans les faits, il y aurait droit, la Saur n’étant pas, rappelons-le, une entreprise publique. Mais, visiblement, la vertu salariale érigée comme principe par le nouveau président de la République François Hollande, n’a pas encore fait son chemin dans l’esprit des grands patrons français.
Rien n’est encore signé avec la conseil de surveillance
Le contrat de M. Bleitrach, mandataire social, qui fera l’objet d’une nouvelle discussion lors d’un prochain conseil de surveillance, « pourrait préciser qu’il « consacrera le temps nécessaire à l’accomplissement de sa mission » indique le journal Le Monde.
La réforme encadrant le plafonnement des rémunérations, introduite par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s’appliquera d’abord dans toutes les entreprises au capital duquel l’Etat français est majoritaire, « comme EDF, Areva, La Poste, la SNCF ou la RATP » précisait, le 13 juin dernier, un communiqué de Matignon, soit 50 entités au total, filiales comprises, et 70 dirigeants.
Par rémunération, le gouvernement comprend le salaire brut, mais aussi la part variable, épargne salariale et jetons de présence. La mesure pourrait ensuite être étendue dans les entreprises où l’Etat possède des parts, même minoritaires.