Une ex-employée, qui avait cumulé environ 250 CDD entre 1975 et 1998, a porté son préjudice devant les prud’hommes. Il a été estimé à 56 125 euros.
A l’époque, La Poste était une entreprise publique, mais Marie-Louise Leblanc, embauchée comme agent contractuelle en 1975, ne bénéficiait pas du statut protecteur de fonctionnaire. Elle effectuait une mission dans le cadre d’un contrat de travail dont le nom juridique était « contrat d’auxiliaire de droit public » qui, selon l’avocat de La Poste dans cette affaire, n’avait « rien à voir avec les CDD actuels ».
Toujours est-il que Marie-Louise Leblanc, aujourd’hui retraitée, a enchaîné quelque 250 contrats temporaires de ce type en l’espace de 23 ans.
En novembre dernier, un facteur corrézien, qui avait cumulé des contrats indéterminés pendant 22 ans, était parvenu à faire condamner La Poste pour « comportement fautif » et avait obtenu une réparation de 36 577 euros.
Le cas de Mme Leblanc, s’il n’est pas tout à fait comparable, entre certainement dans le cadre de cette « jurisprudence » prud’homale : en 2009, soit près de dix ans après son départ en retraite, l’ex-postière avait exposé son cas auprès du syndicat Sud et engagé une poursuite judiciaire à l’encontre de son ex-employeur dans l’espoir de voir son préjudice, lié à 23 ans de précarité, être pris en compte.
Les conseillers prud’homaux de Bordeaux lui ont donné raison et ont condamné La Poste à lui verser des dommages et intérêts pour un montant total de 56.125 euros.
L’avocate de l’entreprise a par ailleurs déclaré à l’AFP que cette ancienne employée avait refusé un CDI à la fin des années 80 en « raison de l’éloignement géographique qu’il aurait entraîné ».